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vendredi 30 novembre 2018

Les demandes de Notre-Dame à Fatima


13 juillet 1917 : « Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix. (…) Mais si l’on ne cesse d’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI en commencera une autre pire. (…) Pour l’empêcher, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. »


Les demandes de Notre-Dame à Fatima


Après avoir montré l’enfer aux petits voyants et surtout leur avoir dit comment l’éviter, Notre-Dame continua : « Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et l'on aura la paix. »
La Sainte Vierge annonce ainsi qu’elle va donner d’autres moyens pour sauver les pécheurs. La conversion des pécheurs est vraiment une préoccupation constante dans ses paroles. En mai et en juin, elle en avait déjà parlé. C’est donc la troisième fois qu’elle en parle. Et surtout, elle nous dit que ce salut est en quelque sorte de notre responsabilité, car beaucoup d’âmes seront sauvées si nous faisons ce qu’elle va demander.
De plus, les nouveaux moyens qu’elle va indiquer auront un autre fruit : ils apporteront la paix. Pour la deuxième fois ce jour-là, Notre-Dame affirme que si nous faisons ce qu’elle demande, le monde trouvera la paix ! En effet, au début de l’apparition, elle avait dit : « Je veux que (…) vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, parce qu’Elle seule peut les obtenir. »
Ce lien entre la paix et la conversion des pécheurs est parfaitement logique, car moins il y aura de pécheurs, plus les raisons des guerres et des désordres disparaîtront. En effet, la guerre est une conséquence de nos péchés. Si donc nous ne péchons plus, les guerres disparaîtront et le monde sera en paix. D’ailleurs, Notre-Dame dit bien, si nous faisons ce qu’elle va nous dire, nous aurons la paix. Par contre, si nous ne le faisons pas, « si l’on ne cesse d’offenser Dieu » une guerre pire commencera. Et c’est hélas ce qui se produisit. Les guerres sont donc les conséquences de nos offenses envers Dieu. Voilà un enseignement rappelé par Notre-Dame qu’il convient de ne pas oublier.
Si nous voulons vraiment retrouver la paix, il convient donc de s’assurer que les demandes de Notre-Dame ont bien été satisfaites. Or que demanda Notre-Dame ? Deux choses :
   - la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé,
   - la communion réparatrice des premiers samedis du mois.
Remarquons qu’elle parle au futur : « je viendrai demander ». Elle annonce donc qu’elle reviendra. C’est en quelque sorte une prophétie ; elle se réalisera une dizaine d’années plus tard, en 1925 et 1929.
Remarquons aussi qu’elle ne précise pas de nombre particulier pour les premiers samedis. Ce dont elle parle ici, ce sont des premiers samedis du mois en général.
Mais sont-ce les seules demandes que Notre-Dame fit à Fatima ?
Les termes employés dans la première phrase (« Si l’on fait ce que je vais vous dire ») indiquent des demandes faites après, à savoir : « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. » Par contre, l’expression de la deuxième phrase (« Si l’on écoute mes demandes ») peut indiquer toute demande faite antérieurement. Or, juste avant de parler de la consécration de la Russie et des premiers samedis du mois, Notre-Dame a fait deux autres demandes :
  • « Je veux (…) que vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire pour obtenir la paix du monde »
  • « Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites souvent, spécialement chaque fois que vous ferez un sacrifice : "Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie" ».
Concernant la récitation du chapelet pour avoir la paix, Notre-Dame l’avait déjà exprimée lors des précédentes apparitions. Et l’Ange de la Paix avait également demandé de prier et d’offrir des sacrifices en précisant : « De cette manière, vous attirerez la paix sur votre pays. » (Apparition de l’été 1916).
Concernant les sacrifices pour la conversion des pécheurs, cette demande a également été exprimée plusieurs fois avant le 13 juillet. Comme Notre-Dame la renouvèlera le 19 août 1917, on ne peut que l’inclure dans le « Si l’on fait ce que je vais vous dire ».
Pour accorder la paix au monde, Notre-Dame a donc exprimé quatre demandes :
  • deux ont été faites avant la révélation du secret : la récitation quotidienne du chapelet et les sacrifices pour la conversion des pécheurs.
  • deux autres ont été révélées dans le secret : la consécration de la Russie et la communion réparatrice, mais ne s’appliqueront que dans le futur.
À ces quatre demandes, il convient d’en ajouter une cinquième qui a une importance particulière, car elle est constituée des toutes dernières paroles prononcées par Notre-Dame à Fatima, le 13 octobre : « N’offensez pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé. »
Il est bien de prier pour la conversion des pécheurs, mais nous sommes nous-même pécheurs, et nous devons aussi nous convertir. Cette demande est donc tout à fait complémentaire de nos sacrifices pour la conversion des pécheurs. En conséquence, si la conversion des pécheurs est une condition pour avoir la paix, notre propre conversion l’est également. Cette demande elle aussi, même si elle n’a pas été faite le 13 juillet, ne peut qu’être incluse dans le « Si l’on écoute mes demandes ».
Ainsi, pour nous accorder la paix, Notre-Dame a fait cinq demandes. Deux ont été exprimées au futur (« Je viendrai demander ») mais ont été formellement demandées depuis, l’une le 10 décembre 1925 à Pontevedra, l’autre le 13 juin 1929 à Tuy ; les trois autres ont été exprimées au présent. Si nous voulons vraiment la paix, il convient donc de nous assurer que ces différentes demandes ont bien été satisfaites et, si ce n’est pas tout à fait le cas, de voir comment les réaliser au plus vite.
En bonne logique, celles exprimées au présent sont prioritaires sur celles exprimées au futur. Or ces trois demandes exprimées au présent ne dépendent que de nous : réciter notre chapelet tous les jours, offrir les sacrifices de notre vie quotidienne pour la conversion des pécheurs et observer la loi divine pour ne plus offenser Notre-Seigneur. Si nous voulons la paix, nous devons donc sans tarder les satisfaire. Il ne tient qu’à nous de le faire ! Personne ne pourra le faire à notre place.
De plus, nous devons non seulement les mettre en pratique, mais aussi inciter notre prochain à faire de même, en particulier en faisant connaître à nos proches le message de Fatima. Mesurons-nous bien que, de notre assiduité à suivre ces demandes de Notre-Dame, dépend la paix pour le monde ? C’est ce qu’affirmait sœur Lucie au père Aparicio dans une lettre que nous avons déjà citée plusieurs fois dans les précédentes lettres de liaison : « De la pratique de cette dévotion [la dévotion au Cœur Immaculé de Marie], unie à la consécration au Cœur Immaculé de Marie, dépendent pour le monde la paix ou la guerre. »
De plus, par deux fois, Notre-Dame nous supplie d’écouter ses demandes. Juste après la vision de l’enfer, elle dit : « Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix. » Puis après avoir dit comment éviter une deuxième guerre, elle dit : « Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. » Cette répétition avait certainement pour but de faire en sorte que ces paroles se gravent plus sûrement dans la mémoire des petits voyants. Mais elle marque aussi l’importance de cet enseignement de Notre Dame : pour avoir la paix, elle nous supplie de faire ce qu’elle demande. C’est d’ailleurs en substance ce qu’elle avait dit au début de l’apparition en disant que seule, elle pouvait accorder la paix.
Le message de Notre-Dame est donc clair : si nous voulons la paix, nous devons commencer par satisfaire les demandes qu’elle a exprimées à Fatima, et en premier lieu, les trois qui nous concernent directement à savoir : réciter son chapelet tous les jours, offrir des sacrifices pour la conversion des pécheurs et observer la loi divine.
Alors, pour que de nombreux pécheurs se convertissent et que le monde soit en paix, écoutons les demandes de Notre-Dame à Fatima et mettons les en pratique, en particulier celles qui ne dépendent que de nous, à savoir la récitation quotidienne du chapelet, l’offrande des sacrifices de la vie quotidienne pour la conversion des pécheurs et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. Ajoutons d’une part notre consécration au Cœur Immaculé de Marie qui doit précéder la consécration de la Russie, disait le père Alonso, d’autre part le port du scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel, signe de notre consécration au Cœur Immaculé de Marie selon les propres paroles de sœur Lucie.
C’est pourquoi ces cinq pratiques vous sont proposées au cours de cette préparation.
 

Prières à réciter chaque jour

1) Réciter les deux prières de l’Ange

Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas.
Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.

2) Réciter un chapelet (ou au moins une dizaine de chapelet) et disant après chaque Gloria

Ô mon Jésus, pardonnez-nous. Préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui en ont le plus besoin.

 3) Offrir tous les sacrifices de de la journée écoulée pour la conversion des pécheurs en récitant la prière enseignée par Notre-Dame :

Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie et pour le Saint-Père.

4) Analyser les occasions dans la journée où nous aurions pu offrir un sacrifice et où nous avons oublié de le faire, puis  prendre la résolution d’offrir ceux de la journée à venir.

5) Faire la petite consécration au Cœur Immaculé de Marie :

Sainte Vierge Marie, notre Mère et notre Reine qui êtes apparue à Fatima et avez promis, si l'on écoute vos demandes, de convertir la Russie et d’apporter la paix au monde, je réponds à votre appel.
Voulant me souvenir sans cesse que je vous appartiens et que vous pouvez disposer de moi pour le Règne du Cœur Sacré de votre divin Fils, je consacre à votre Cœur Immaculé :

mes pensées.

Je vous promets, en réparation des péchés que vous avez si douloureusement déplorés :
- d’offrir chaque jour les sacrifices nécessaires à l'accomplissement chrétien de mes devoirs quotidiens ;
- de réciter chaque jour une partie du Rosaire en m'unissant aux mystères de la vie de Jésus et la Vôtre.

6) Terminer avec les invocations :

Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de moi.
Cœur Immaculé de Marie, soyez le chemin qui me conduise à Dieu.
Notre-Dame de Fatima, gardez-moi fidèle.
Saint Joseph, protégez-moi.
Sœur Lucie, priez pour moi.
Saint François et sainte Jacinthe, veillez sur moi.

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jeudi 29 novembre 2018

Comment faire pénitence ou offrir un sacrifice?

À Lourdes, Notre-Dame demanda simplement de faire pénitence, sans donner d’autre précision que de dire à Bernadette de manger de l’herbe et de boire de l’eau. Le message de Fatima, en revanche, donne plusieurs indications très précises sur ce qu’est un sacrifice. En schématisant, il est possible de classer les sacrifices selon trois types, classification certes réductrice mais qui peut peut-être aider à surmonter la difficulté de compréhension éprouvée par certains d’entre nous.


Le premier type de sacrifice a été décrit par l’Ange au cours de sa deuxième apparition en 1916 :


De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. (…) Surtout, acceptez et supportez, avec soumission, les souffrances que le Seigneur vous enverra.


Et la Sainte Vierge dans sa première apparition l’année suivante répétera quasiment mot pour mot cette demande :

Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?


Le premier type de sacrifice est donc simple : il suffit d’offrir les souffrances que Dieu nous envoie, c’est-à-dire toutes celles que nous rencontrons inévitablement dans la vie quotidienne. Pour mieux illustrer cette demande, voici quelques exemples concrets.


La solitude. C’est le plus souvent une très grande souffrance. Nombreux sont ceux qui soit souhaiteraient trouver un conjoint, soit ont perdu un être cher, et vivent seuls. C’est une souffrance d’autant plus dure qu’elle est continue : ceux qui y sont confrontés l'éprouvent tous les jours, et tout au long de la journée.


La vie en communauté. Paradoxalement, la situation inverse peut aussi s'avérer très douloureuse. Supporter un conjoint difficile ou, dans une communauté, un membre capricieux peut là aussi être source d’une souffrance très profonde. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus l’éprouva dans son couvent. Et même le couple le plus unis par un véritable amour, n’est pas exempt de sacrifices, par exemple lorsqu’un des conjoints tombe gravement malade.


La douleur physique ou les problèmes de santé. Là encore, nombreux sont ceux qui, autour de nous, ont de graves problèmes de santé. Et l’âge aidant, nous y serons tous confrontés un jour ou l’autre.


Les contrariétés de la vie quotidienne. C’est là aussi une souffrance universellement répandue. Qui n’est pas confronté quotidiennement à quelques contrariétés ? Un objet aimé cassé par un enfant ou à cause d'un geste maladroit, un transport en commun raté, un embouteillage ou un feu rouge alors qu’on est pressé, etc. Honnêtement, personne ne peut dire qu’il peut passer une journée sans rencontrer au moins une contrariété.


Ce ne sont, bien sûr, que quelques exemples parmi de nombreux autres. Eh bien ! Voilà ce que nous demande le Ciel : les accepter avec calme et les offrir pour réparer les péchés par lesquels Notre-Seigneur est offensé. Sans doute nous sera-t-il difficile d’aller plus loin et de dire comme saint Paul : « Je surabonde de joie dans toutes nos tribulations. » (2 Corinthiens, VII, 4) Mais, Notre-Seigneur nous demande au moins d’accepter ces souffrances ou ces contrariétés et de les offrir. Une telle conduite ne nous demande ni temps, ni argent. Elle demande par contre une très grande volonté. Car réprimer un geste d’impatience, un moment de colère, une parole inconvenante, … n’est pas chose facile. Seul un grand amour pour Notre-Seigneur et pour notre prochain pourra nous donner d’accepter ces contrariétés et de les offrir pour la conversion des pécheurs.


Le deuxième type de sacrifice a été précisé par sœur Lucie quelques années plus tard, en 1943, dans une lettre à son confesseur :


Du jeudi au vendredi, me trouvant dans la chapelle avec la permission de mes supérieures, à minuit, Notre-Seigneur me dit : « Le sacrifice qu’exige de chacun l’accomplissement de son propre devoir et l’observance de ma loi, voilà la pénitence que je demande et que j’exige maintenant ». 


Deux mois plus tard, dans une lettre du 4 mai 1943, elle confia à un autre de ses confesseurs :


Notre Seigneur désire que l’on fasse comprendre aux âmes que la véritable pénitence qu’Il veut et exige maintenant consiste avant tout dans le sacrifice que chacun doit s’imposer pour accomplir ses propres devoirs religieux et matériels.


Notre-Seigneur demande ici deux choses : d’une part d’observer sa loi et la loi de son Église, d’autre part d’accomplir notre devoir d’état. Concernant le premier point, c’est exactement ce qu’a fait Notre-Dame à La Salette en rappelant la nécessité d’observer deux des commandements de Dieu, ne prononcer le nom de Dieu qu’avec respect et sanctifier le jour du Seigneur, et deux des commandements de l’Église, l’obligation de la messe dominicale et l’abstinence certains jours de l’année.


Il est vrai que l’observance des lois de Dieu et de l’Église, comme par exemple l’assistance à la messe du dimanche, peut demander de grands efforts. Sur ce point, Madame Marto, la mère de François et Jacinthe, montra une fidélité inconditionnelle : elle n’hésitait pas, si nécessaire, à faire parfois dix kilomètres à pied pour pouvoir avoir la messe. Il faut avoir à cœur de satisfaire cette obligation dominicale, même si, de nos jours, cela devient difficiles et exige de nous un réel effort. En vacances, il peut arriver d’être obligé de faire un long trajet en voiture pour pouvoir trouver une messe. C’est le sacrifice que demande Notre-Seigneur. Autre exemple d’effort demandé par la loi divine : respecter la loi morale et conserver toujours une attitude pure et chaste (voir la liaison n° 65 ou la 15e méditation de la préparation à la consécration au Cœur Immaculé de Marie).


Enfin les sacrifices du troisième type sont ceux que nous nous imposons nous-même. Les sacrifices des deux types précédents sont des sacrifices envoyés par la Providence et donc subis. Là, il s’agit de sacrifices que nous ajoutons et donc choisis. Très vite, les petits voyants de Fatima les pratiquèrent. Voici quelques exemples tirés du premier mémoire de sœur Lucie :


François trouva tout de suite un bon sacrifice : « Donnons notre goûter aux brebis et faisons le sacrifice de ne rien prendre. » (…)
Jacinthe prit tellement à cœur les sacrifices pour la conversion des pécheurs qu’elle ne laissait passer aucune occasion. Il y avait quelques enfants, fils de deux familles de Moita (petit hameau au nord de la Cova da Iria), qui passaient de porte en porte à mendier. Nous les rencontrâmes un jour alors que nous allions avec notre troupeau. En les voyant, Jacinthe nous dit : « Donnons notre goûter à ces pauvres enfants pour la conversion des pécheurs ! » Elle courut le leur porter.
Dans l’après-midi, elle me dit qu’elle avait faim. Il y avait là quelques chênes-verts et des chênes. Les glands étaient encore assez verts. Malgré cela, je lui dis que nous pourrions en manger. François monta sur un chêne-vert pour remplir ses poches, mais Jacinthe eut l’idée que nous pourrions plutôt manger ceux des chênes pour faire le sacrifice de manger quelque chose d’amer. Et nous avons savouré cet après-midi-là une nourriture délicieuse ! Jacinthe prenait cela comme un de ses sacrifices habituels. Elle cueillait les glands des chênes ou les olives des oliviers. Je lui dis un jour :
– Jacinthe, ne mange pas cela, c’est trop amer.
– C’est parce que c’est amer que je le mange pour convertir les pécheurs.


Voilà donc quelques exemples de sacrifice du troisième type. Mais attention ! Ces sacrifices viennent après les autres et ne peuvent pas les remplacer. Rien ne sert de jeuner tous les jours si, dans la journée, on se met en colère à la moindre contrariété.


Cet ordre dans les sacrifices est important à bien comprendre, parce que le premier sacrifice consiste d’abord à renoncer à sa volonté propre et à accepter la volonté divine. Notre-Seigneur lui-même l’enseigna à sainte Marguerite-Marie :


Tu te trompes, ma fille, en pensant Me plaire par des mortifications où ta propre volonté fait plier celle des supérieurs… Je rejette tout cela comme des fruits corrompus par la volonté propre, laquelle M’est en horreur. J’agréerais davantage que tu prennes tes commodités par obéissance, que de t’accabler d’austérités par ta propre volonté.

Et à sainte Catherine de Sienne, Il confia :


Je m’attache peu à celui qui veut mortifier son corps par la pénitence, sans vaincre et tuer sa propre volonté. Ce que Je préfère, ce sont les actes d’une courageuse patience et les vertus intérieures. Je veux que les œuvres de pénitence et les autres pratiques soient le moyen et non pas le but de l’âme.


Voici aussi ce que sœur Lucie écrivit à Monseigneur Palha :


La pénitence du devoir d’état accompli parfaitement, voilà ce que Notre-Dame réclame. Il y a des âmes qui pensent à de grandes mortifications extraordinaires, à des macérations, dont elles ne se sentent pas capables, si bien qu’elles perdent courage. Lorsque Notre-Dame exige la pénitence, Elle parle de l’exact accomplissement du devoir d’état : c’est cela la sainteté. 


Alors, ayons à cœur d’offrir pour la conversion des pécheurs et en réparation des offenses faites à Notre-Seigneur, toutes les souffrances et contrariétés de la journée ainsi que les efforts demandés par l’accomplissement de notre devoir d’état et le respect des commandements de Dieu. De la sorte, nous ferons ce que Notre-Dame est venue nous demander à Fatima.


En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus

Source: https://www.fatima100.fr/

L'enfer


13 juillet 1917 : « Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. »


L'enfer


Après avoir appris aux trois petits voyants une prière pour offrir des sacrifices, Notre-Dame ouvrit les mains et leur montra l’enfer.
Notre-Dame poursuit ainsi leur instruction sur les fins dernières. Lors de la première apparition elle avait confirmé l’existence du Ciel et du purgatoire. Dans cette troisième apparition, elle leur montre l’enfer.

La vision de l’enfer

De nos jours, l’enfer est un sujet peu évoqué, voire occulté. Certains clercs vont même jusqu’à nier son existence ou déclarer que, s’il existe, il est vide. Pourtant, si on veut présenter honnêtement et complètement le message de Fatima, il est impossible de le passer sous silence. Car la Sainte Vierge n’en aurait pas parlé aux petits bergers si c’était un sujet sans importance. Il est également difficile d’imaginer que Notre-Dame se soit trompée en leur montrant l’enfer.
Voici la description qu’en fit sœur Lucie dans ses troisième et quatrième mémoires.
En disant ces dernières paroles, elle ouvrit de nouveau les mains, comme les deux mois précédents. Le rayon parut pénétrer la terre et nous vîmes comme un océan de feu. Plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s'ils étaient des braises, transparentes et noires ou bronzées, ayant forme humaine qui flottaient dans l’incendie, soulevées par les flammes qui sortaient d’elles-mêmes en même temps que des nuages de fumée, tombant de tous côtés, semblables à la retombée des étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur. (Ce doit être en regardant cette vision que j’ai dû pousser ce "Aie !" que l’on dit avoir entendu de moi). Les démons se distinguaient par des formes horribles et répugnantes d’animaux effrayants et inconnus, mais transparentes comme des charbons noirs embrasés.
Nous devons donc croire à l’existence de l’enfer et nous devons craindre d’y aller. Quand on demandait à saint Jérôme pourquoi il s'était retiré dans une grotte de Bethléem pour y vivre en ermite pénitent, il répondait : « Je me suis condamné à cette prison parce que je crains l'enfer ». Un grand homme de doctrine et de sainteté comme saint Jérôme craignait l'enfer. Et nous qui n'avons ni beaucoup de doctrine ni de sainteté, nous n’aurions pas à nous préoccuper de l'enfer ! Nous sommes bien inconscients !
Saint Paul, ravi jusqu'au septième ciel et riche de mérites, craignait de se damner (1 Cor 9, 27). Nous autres, au contraire, avec une légèreté qui fait peur, nous croyons éviter l'enfer sans mérites ni crainte. Bien plus, nous en arrivons à recommander de ne jamais parler de l'enfer parce que cela "impressionne", oubliant même que Jésus dans son Évangile n'a pas parlé de l'enfer seulement quelques fois, mais dix-huit fois ! Comme à l'habitude, lâches que nous sommes, nous n'aimons que les discours gais et doucereux, pour une vie chrétienne facile, nourrie de vains "hosanna" et "alléluia".
L’Église au contraire a toujours affirmé l’existence de l’enfer et son éternité. Voici par exemple la définition du catéchisme de saint Pie X (3e partie, n° 46) :
L’enfer est un lieu de tourments auquel sont condamnés tous ceux qui par leurs crimes se sont révoltés contre l’ordre de la Providence ou de la prédestination et ont été fixés dans ces crimes de façon à ne s’en convertir jamais. (…) Les peines et les tourments qu’ils méritent en raison de leurs crimes dureront toujours et ne finiront jamais. (…). Ces peines sont de deux sortes, à savoir : la peine du dam et la peine du sens. (…) Le feu doit s’entendre au sens d’un feu matériel ; car il désigne proprement la peine du sens.
Le concile Vatican II lui-même a rappelé l’existence d’un feu éternel dans Lumen gentium n°48 :
Il faut veiller constamment pour que nous méritions d’entrer avec Lui aux noces et d’être comptés au nombre des bénis, et non pas de recevoir l’ordre, comme des serviteurs mauvais et paresseux, d’aller dans le feu éternel, dans les ténèbres extérieures où « il y aura des pleurs et des grincements de dents ».
De son côté, le Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique (n° 208) affirme qu’à sa mort, chacun reçoit une rétribution immédiate qui « consiste dans l’accession à la béatitude du ciel, aussitôt ou après une purification proportionnée, ou au contraire à la condamnation éternelle de l’enfer ».

« Loin de moi, maudits ! »

Donc l’enfer existe. C'est la terrible condamnation de ceux qui meurent en état de péché mortel. « Ils iront au châtiment éternel ». (Mt 25, 46)
Mais ne vont en enfer que ceux qui veulent y aller. Dieu nous a créés tous pour le paradis et il nous donne les moyens d'y parvenir. Toutefois, il nous laisse libres d'accepter ou non. Donc, celui qui refuse sait qu'il perdra le paradis au profit de l'enfer. Il le veut ainsi, librement. On ne peut pas reprocher à Dieu de ne pas respecter la liberté de l'homme !
Mais quelle folie de renoncer à Dieu, de perdre le paradis, pour se précipiter dans les horreurs de la demeure des démons ! La vision béatifique de Dieu, l'union à Jésus et à la Sainte Vierge, la compagnie des Anges et des Saints, … la perte de tous ces biens infinis constitue la peine du damné, la peine la plus horrible que l'on puisse imaginer. De plus, s'il est vrai qu'avec le péché mortel on crucifie de nouveau Jésus dans notre cœur (He 6, 6), de quel châtiment « ne sera pas digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu » (He 10, 20) ?

 « … au feu éternel »

En enfer il y a aussi la peine du sens ou « feu éternel » (Mt 18, 7) qui mettra les damnés « en proie à des tourments » (Lc 16, 23). Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel vont immédiatement aux enfers où ils subissent le « feu éternel ».
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais qui ne peuvent tuer l'âme. Craignez plutôt Celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne. » (Mt 10, 28). Si tous pensaient sérieusement à ces paroles de Jésus, qui donc se damnerait ? La géhenne est l'image la plus expressive que Jésus a utilisée pour représenter l'enfer.
La Géhenne est un val profond sur l'un des côtés de Jérusalem. On y jetait toutes les ordures de la Cité et on les y brûlait. L'enfer est donc en quelque sorte la "décharge" du ciel et de la terre : là se retrouvent tous les anges rebelles et tous les hommes, pervers et corrompus, morts en état de péché mortel. Tous brûleront d'un « feu qui ne s'éteint pas » (Mc 9, 44), rejetés par Dieu pour l'éternité. Aussi est-ce vraiment une « chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ». (He 10, 31)
Mais ne dira-t-on pas qu'il y a disproportion entre la peine éternelle et les fautes de l'homme ? Non, parce que « de même que la récompense correspond au mérite - écrit saint Thomas - de même la peine correspond à la faute ». Aux actions bonnes correspond le paradis. Aux actions mauvaises (péchés mortels) correspond l'enfer.
Le riche qui durant sa vie n'a pensé qu'aux « somptueux banquets » et le pauvre Lazare qui, au contraire a supporté sa misère, laissant même les chiens lui « lécher les plaies », nous font très bien comprendre ce qui attend les hommes mauvais et les hommes bons (Lc 16, 19-31).
Aussi réfléchissons sérieusement sur ce que nous rappelle La Sainte Vierge. Attachons-nous solidement à son Cœur Immaculé, et tenons bien enraciné en nous l'engagement de vivre toujours dans la grâce de Dieu, prêts à tout souffrir plutôt que de commettre un seul péché mortel.

Pour les sauver

L’enfer est donc une vérité de foi et l’on ne peut pas se dire catholique si on croit qu’il n’existe pas ou qu’il est vide. L’une des raisons de la venue de la Sainte Vierge à Fatima est précisément de rappeler son existence à une période où on a trop tendance à l’oublier. La Sainte Vierge aurait-elle pris le soin de montrer l’enfer à trois jeunes enfants et de signifier l’importance de son message par un miracle extraordinaire pour que quelques années plus tard, on juge cette notion surannée ? Fatima nous rappelle une vérité de Foi : l’enfer existe et ceux qui y tombent sont ceux qui offensent Notre-Seigneur.
Cette vérité est peut-être dure à accepter dans notre monde peu habitué à ce qu’on lui parle des fins dernières en général et de l’enfer en particulier. Pourtant, il suffit parfois d’un regard ou d’une parole vers Jésus ou Marie pour être sauvé, quelles que soient les fautes  commises. De nombreuses fois, Jésus remit leurs péchés à ceux qui venaient Lui demander sa miséricorde. Mais, à chaque fois, ils leur recommandaient de ne plus pécher. « Va et ne pèche plus ! » dit-Il à la femme adultère.
Le bon larron fut même sauvé au tout dernier moment, malgré ses crimes, simplement pour avoir dit : « Seigneur, souvenez-vous de moi quand vous reviendrez dans l’éclat de votre gloire ». Et Jésus lui répondit : « En vérité, je te le dis : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis ». La Miséricorde de Dieu est donc immense : il ne tient qu’à nous de l’accepter ou de la refuser.
Et dans son immense bonté, Dieu nous offre un autre moyen d’éviter l’enfer : la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Ce moyen n’est pas nouveau. Déjà, saint Jean Chrysostome disait : « La miséricorde immense de Marie sauve un grand nombre de malheureux qui, selon les lois de la divine justice devraient être damnés ».
Saint Clément Hoffbauer, apôtre de Vienne, rendit un jour visite à un moribond incroyant et fut accueilli par des insultes. « Vas-t-en au diable, Frère !... Pourquoi tu ne t'en vas pas ? - Parce que je veux voir comment meurt un damné ! » répondit le saint. Ces paroles frappèrent le moribond et le rendirent muet d'étonnement. Pendant ce temps-là, saint Clément invoqua la Sainte Vierge avec ardeur. Peu après, on entendit le moribond sangloter. Puis il dit : « Père, pardonnez-moi. Approchez-vous ». Il se confessa en pleurant et mourut en invoquant Marie, Refuge des pécheurs.
Notre-Dame est donc très puissante pour nous éviter l’enfer. C’est ce qu’elle est venue nous rappeler à Fatima. De plus, admirons comme elle le fit avec beaucoup de délicatesse et de pédagogie. Avant de parler de l’enfer aux petits voyants, elle commença par leur apprendre une prière pour sauver les pécheurs. Puis juste après la vision de l’enfer, elle leur révéla un autre moyen pour les sauver : la dévotion à son Cœur Immaculé. De cette façon, la vision n’est pas désespérante et ces deux moyens pour sauver les pécheurs permettront aux trois petits enfants de supporter la dure réalité de l’enfer.
Enfin, le moyen qu’elle indiqua pour éviter l’enfer, la dévotion à son Cœur Immaculé, n’est pas un moyen difficile. Aussi peut-on donc dire qu’il est facile d’éviter l'enfer à condition de la pratiquer.
Alors, ayons confiance en la Très Sainte Vierge et tournons-nous vers elle, car elle est le « Refuge des pécheurs ». Invoquons-la souvent afin qu’elle nous vienne en aide tous les jours de notre vie pour nous guider et ainsi nous éviter l’enfer.
 

Prières à réciter chaque jour

1) Réciter les deux prières de l’Ange

Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas.
Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.

2) Réciter un chapelet (ou au moins une dizaine de chapelet) et disant après chaque Gloria

Ô mon Jésus, pardonnez-nous. Préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui en ont le plus besoin.

 3) Offrir tous les sacrifices de de la journée écoulée pour la conversion des pécheurs en récitant la prière enseignée par Notre-Dame :

Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie et pour le Saint-Père.

4) Analyser les occasions dans la journée où nous aurions pu offrir un sacrifice et où nous avons oublié de le faire, puis  prendre la résolution d’offrir ceux de la journée à venir.

5) Faire la petite consécration au Cœur Immaculé de Marie :

Sainte Vierge Marie, notre Mère et notre Reine qui êtes apparue à Fatima et avez promis, si l'on écoute vos demandes, de convertir la Russie et d’apporter la paix au monde, je réponds à votre appel.
Voulant me souvenir sans cesse que je vous appartiens et que vous pouvez disposer de moi pour le Règne du Cœur Sacré de votre divin Fils, je consacre à votre Cœur Immaculé :

ma volonté.

Je vous promets, en réparation des péchés que vous avez si douloureusement déplorés :
- d’offrir chaque jour les sacrifices nécessaires à l'accomplissement chrétien de mes devoirs quotidiens ;
- de réciter chaque jour une partie du Rosaire en m'unissant aux mystères de la vie de Jésus et la Vôtre.

6) Terminer avec les invocations :

Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de moi.
Cœur Immaculé de Marie, soyez le chemin qui me conduise à Dieu.
Notre-Dame de Fatima, gardez-moi fidèle.
Saint Joseph, protégez-moi.
Sœur Lucie, priez pour moi.
Saint François et sainte Jacinthe, veillez sur moi.



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mercredi 28 novembre 2018

La communion réparatrice des premiers samedis du mois

13 juillet 1917 : « Je viendrai demander la communion réparatrice des premiers samedis du mois. »


La communion réparatrice
des premiers samedis du mois


Samedi prochain sera un premier samedi du mois. Il convient de ne pas manquer de faire une communion réparatrice ce jour-là, car elle fait partie des cinq pratiques de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie que Dieu veut voir s’établir dans le monde.

Les demandes de Notre-Dame

C’est au cours de l’apparition du 13 juillet 1917 que Notre-Dame parla pour la première fois des premiers samedis du mois en révélant aux petits voyants : « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. »
Notons que la Sainte Vierge parle des premiers samedis du mois de façon générale, sans en préciser le nombre. Ce n’est que le 10 décembre 1925 à Pontevedra qu’elle le fera. Voici les paroles de Notre-Dame que sœur Lucie entendit ce jour-là (tirées d’une lettre à son confesseur, le père Aparicio) :
Vois, ma fille, mon Cœur entouré des épines que les hommes m’enfoncent à chaque instant, par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui,
  • pendant cinq mois, le premier samedi,
  • se confesseront,
  • recevront la sainte Communion,
  • réciteront un chapelet
  • et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant sur les quinze mystères du Rosaire
  • en esprit de réparation,
je promets de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme.

Les assouplissements de l’Enfant-Jésus

Deux mois plus tard, le 15 février 1926, l’Enfant Jésus apparut à sœur Lucie et assouplit les conditions posées par Notre-Dame. Voici un extrait du dialogue qui s’établit entre eux (tiré d’une lettre à Mgr Pereira Lopès, un de ces anciens confesseurs) :
— Mon confesseur disait dans sa lettre que cette dévotion ne faisait pas défaut dans le monde, parce qu’il y avait déjà beaucoup d’âmes qui Vous recevaient chaque premier samedi, en l’honneur de Notre-Dame et des quinze mystères du Rosaire.
— C’est vrai ma fille, que beaucoup d’âmes commencent, mais peu vont jusqu’au bout et celles qui persévèrent, le font pour recevoir les grâces qui y sont promises. Les âmes qui font les cinq premiers samedis avec ferveur et dans le but de faire réparation au Cœur de ta Mère du Ciel me plaisent davantage que celles qui en font quinze, tièdes et indifférents.
— Mon Jésus ! Bien des âmes ont de la difficulté à se confesser le samedi. Si vous permettiez que la confession dans les huit jours soit valide ?
— Oui. Elle peut être faite même au-delà, pourvu que les âmes soient en état de grâce le premier samedi lorsqu’elles me recevront, et que, dans cette confession antérieure, elles aient l’intention de faire ainsi réparation au Sacré-Cœur de Marie.
— Mon Jésus ! Et celles qui oublieront de formuler cette intention ?
— Elles pourront la formuler à la confession suivante, profitant de la première occasion qu’elles auront pour se confesser.

Les précisions de Notre-Seigneur

Quatre ans plus tard, le père Gonçalvès, qui avait remplacé le père Aparicio comme confesseur, demanda à sœur Lucie de répondre par écrit à cinq questions sur la dévotion des premiers samedis du mois. Voici ses réponses (extrait de la lettre envoyée au père Gonzalès) :
1. Quand ? Le 10 décembre 1925.
Comment ? Par une apparition de Notre-Seigneur et de la Très Sainte Vierge qui me montra son Cœur Immaculé entouré d’épines et demandant réparation.
Où ? À Pontevedra (Passage Isabelle II). La première apparition (eut lieu) dans ma chambre, la seconde près du portail du jardin où je travaillais.
2. Les conditions requises ?
Durant cinq mois, le premier samedi, recevoir la Sainte Communion, dire le chapelet, tenir compagnie quinze minutes à Notre-Dame en méditant les mystères du Rosaire, et se confesser avec la même intention. La confession peut se faire un autre jour, pourvu qu’on soit en état de grâce en recevant la Sainte Communion.
3. Avantages ou promesses.
« Aux âmes qui chercheront à me faire réparation de cette manière (dit Notre-Dame), je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires au salut ».
4. Pourquoi cinq samedis et non neuf, ou sept en l’honneur des douleurs de Notre-Dame ?
Me trouvant dans la chapelle avec Notre-Seigneur une partie de la nuit du 29 au 30 de ce mois de mai 1930, et parlant à Notre-Seigneur des questions quatre et cinq, je me sentis soudain possédée plus intimement par la divine présence et, si je ne me trompe, voici ce qui m’a été révélé :
« Ma fille, le motif en est simple. Il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie :
- les blasphèmes contre l’Immaculée Conception,
- les blasphèmes contre sa virginité,
- les blasphèmes contre sa maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme Mère des hommes,
- les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l’indifférence ou le mépris, ou même la haine à l’égard de cette Mère Immaculée,
- les offenses de ceux qui l’outragent directement dans ses saintes images.
Voilà, ma fille, le motif pour lequel le Cœur Immaculé de Marie m’a inspiré de demander cette petite réparation, et, en considération de celle-ci, d’émouvoir ma miséricorde pour pardonner aux âmes qui ont eu le malheur de l’offenser. Quant à toi, cherche sans cesse, par tes prières et tes sacrifices, à émouvoir ma miséricorde à l’égard de ces pauvres âmes ».
5. Ceux qui ne pourront accomplir les conditions le samedi, ne peuvent-ils y satisfaire le dimanche ?
« La pratique de cette dévotion sera également acceptée le dimanche qui suit le premier samedi, quand mes prêtres, pour de justes motifs, le permettront aux âmes ».

L’esprit de la dévotion

Pour bien comprendre le but des premiers samedis du mois, il est important de noter les points suivants.
Dans la réponse à la quatrième question, Notre-Seigneur dit à sœur Lucie que c’est Lui qui demande cette dévotion : « … le Cœur Immaculé de Marie M’a inspiré de demander cette petite réparation et, en considération de celle-ci, d’émouvoir Ma miséricorde ».
Si la possibilité de choisir un autre jour que le premier samedi pour la confession est laissé au libre arbitre de chacun, la possibilité de communier le lendemain ne peut être accordée que par un prêtre. Toutefois, il est clair que ce ne sont que des exceptions : la règle générale fixée par le Ciel est de se confesser et de communier le samedi. Pour pouvoir le faire un autre jour, il faut un empêchement réel.
Le point le plus important, celui duquel cette dévotion tire toute son efficacité, c’est la volonté de réparer les outrages subis par Notre-Dame de la part des pécheurs. C’est l’un des points essentiels du message de Fatima : réparer les offenses commises envers les saints cœurs de Jésus et Marie. En octobre 1928, dans une lettre adressée à son évêque, Mgr da Silva, sœur Lucie écrivit :
Le bon Dieu, dans son infinie miséricorde, se plaint de ne pouvoir supporter plus longtemps les offenses qui se commettent contre l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge. Il dit qu’à cause de ce péché, un grand nombre d’âmes tombent en enfer, et il promet de les sauver, dans la mesure où l’on pratiquera la dévotion suivante [les premiers samedis du mois], avec l’intention de faire réparation au Cœur Immaculé de notre très Sainte Mère.
Sœur Lucie confia également au père Aparicio (lettre du 19 mars 1939) :
De la pratique de cette dévotion, unie à la consécration au Cœur Immaculé de Marie, dépendent pour le monde la paix ou la guerre. C’est pourquoi j’ai tant désiré sa propagation ; et puis, surtout parce que telle est la volonté de notre bon Dieu et de notre si chère Mère du Ciel.
Plus tard, sœur Lucie indiqua qu’il fallait pratiquer cette dévotion chaque premier samedi du mois, car à chaque fois, nous pouvions obtenir la conversion d’un plus grand nombre de pécheurs :
Voici ma façon de faire les méditations sur les mystères du rosaire, les premiers samedis. Premier mystère : l’annonciation de l’ange Gabriel à Notre-Dame. (…) [Ici, sœur Lucie donne sa méthode pour méditer sur un mystère.]
Le deuxième mois, je fais la méditation du deuxième mystère joyeux. Le troisième, du troisième et ainsi de suite, en suivant la même méthode pour méditer. Quand j’ai fini ces cinq premiers samedis, j’en recommence cinq autres et je médite les mystères douloureux, ensuite les glorieux et, quand je les ai terminés, je recommence les joyeux.
Cette précision de sœur Lucie indique bien qu’il faut accomplir cette dévotion chaque premier samedi du mois et non pas uniquement cinq fois, car cette pratique est avant tout pour sauver des âmes. C’est d’ailleurs le sens de la première demande de Notre-Dame le 13 juillet 1917 : « Je viendrai demander (…) la communion réparatrice des premiers samedis du mois ».
La pratique de cinq premiers samedis successifs accorde une grâce supplémentaire, celle de l’assistance de Notre-Dame au moment de notre mort. Mais il ne faut pas confondre la pratique générale et la grâce supplémentaire accordée à ceux qui la font cinq premiers samedis de suite. Cette grâce si extraordinaire est avant tout la marque que le Ciel attache une très grande importance à cette dévotion.
Alors, samedi prochain, et si possible chaque premier samedi, communions en esprit de réparation sans omettre les demandes complémentaires : la confession, la méditation de 15 minutes sur les  mystères du rosaire et la récitation du chapelet, le tout en esprit de réparation.

 

Prières à réciter chaque jour

1) Réciter les deux prières de l’Ange

Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas.
Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.

2) Réciter un chapelet (ou au moins une dizaine de chapelet) et disant après chaque Gloria

Ô mon Jésus, pardonnez-nous. Préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui en ont le plus besoin.

 3) Offrir tous les sacrifices de de la journée écoulée pour la conversion des pécheurs en récitant la prière enseignée par Notre-Dame :

Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie et pour le Saint-Père.

4) Analyser les occasions dans la journée où nous aurions pu offrir un sacrifice et où nous avons oublié de le faire, puis  prendre la résolution d’offrir ceux de la journée à venir.

5) Faire la petite consécration au Cœur Immaculé de Marie :

 Sainte Vierge Marie, notre Mère et notre Reine qui êtes apparue à Fatima et avez promis, si l'on écoute vos demandes, de convertir la Russie et d’apporter la paix au monde, je réponds à votre appel.
Voulant me souvenir sans cesse que je vous appartiens et que vous pouvez disposer de moi pour le Règne du Cœur Sacré de votre divin Fils, je consacre à votre Cœur Immaculé :

toutes les communions que j'ai faites.

Je vous promets, en réparation des péchés que vous avez si douloureusement déplorés :
  • d’offrir chaque jour les sacrifices nécessaires à l'accomplissement chrétien de mes devoirs quotidiens ;
  • de réciter chaque jour une partie du Rosaire en m'unissant aux mystères de la vie de Jésus et la Vôtre.

6) Terminer avec les invocations :

Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de moi.
Cœur Immaculé de Marie, soyez le chemin qui me conduise à Dieu.
Notre-Dame de Fatima, gardez-moi fidèle.
Saint Joseph, protégez-moi.
Sœur Lucie, priez pour moi.
Saint François et sainte Jacinthe, veillez sur moi.

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Ô Marie conçue sans péché, prier pour nous qui avons recours à vous. Amen! Ave Maria!

Ô Marie conçue sans péché, prier pour nous qui avons recours à vous. Amen! Ave Maria!
Jésus, Seigneur de miséricorde, je vous supplie dans la Divine volonté, pour l'amour de l'amour de votre Mère pour les âmes, d’accorder la grâce de la conversion à tous ceux qui vont mourir subitement, surtout ceux qui ont besoin de votre miséricorde. D’ouvrir les yeux de tous, Jésus, à la vérité de votre amour et de votre miséricorde. N’en laissez aucun se perdre, mais pour l'amour de votre douloureuse Passion, ayez pitié de nous et du monde entier. Saints et anges du Ciel – priez pour nous ! Amen.

Prière au Très Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ

O Très Divin Sang qui jaillis pour nous des veines de Dieu fait homme, Descends comme la rosée de la rédemption sur la terre contaminée et sur les âmes que le péché rend semblables aux lépreux.

Voici que je t’accueille, Sang de mon Jésus et je te répands sur l'Eglise, sur le monde, sur les pécheurs, sur le purgatoire.

Aide, réconforte, purifie, allume, pénètre et féconde, O très divine sève de vie.

Ni l’indifférence, ni la culpabilité ne met obstacle à ton flux. Au contraire, pour les rares qui t’aiment, pour les multitudes qui meurent sans toi, tu accélères et répands sur tous cette Pluie Divine.

Parce que on vient à Toi avec confiance pendant la vie, par Toi on sera pardonné dans la mort, avec Toi on vient dans la gloire de Ton royaume.

Amen!

(Prière au Très Précieux Sang de Jésus-Christ Notre Seigneur dictée par Jésus à un mystique en 1943)

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Mon Seigneur et Mon Dieu!

Mon Seigneur et Mon Dieu!
La Divine Miséricorde est la protection contre l'assaut implacable de l'ennemi qui a atteint son apogée. La Divine Miséricorde est bénédiction sur ceux consacrés à Ma mère et qui, par conséquent, se sont unis ainsi à Mon Sacré-Cœur. La Divine Miséricorde est la grâce offerte pour illuminer toutes les âmes. Vous formerez les croix vivantes qui feront dévier la colère de la Justice de Dieu. Appelez Ma miséricorde dans vos épreuves – mais aussi [faites appel à elle] pour aider les âmes, surtout à l’heure de leur mort. N'oubliez pas de prier le Chapelet de la Divine Miséricorde, à 15 h, l’heure de Ma mort.

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