Été 1916 : « Surtout, acceptez et supportez, avec soumission, les souffrances que le Seigneur vous enverra. »
La patience
À la fin de sa deuxième apparition, l’Ange insista sur la nécessité d’offrir des sacrifices et donna une indication fort précieuse sur les sacrifices demandés. Il faut surtout « accepter et supporter avec soumission les souffrances envoyées par Notre Seigneur ». Et sœur Lucie, dans son quatrième mémoire, donne cette précision importante :
Ces paroles de l’Ange se gravèrent dans notre esprit, comme
une lumière qui nous faisait comprendre qui est Dieu, combien Il nous aime et veut être aimé de nous, la valeur du sacrifice et
combien celui-ci Lui est agréable, comment, par égard pour lui, Dieu convertit les pécheurs. Aussi, dès ce moment, nous
avons commencé à offrir au Seigneur tout ce qui nous mortifiait, mais sans chercher à nous imposer des pénitences
particulières, sauf celles de passer des heures entières prosternés sur le sol à répéter la prière
que l’Ange nous avait enseignée.
Voilà l’enseignement de l’Ange : offrir toutes
les mortifications rencontrées dans la vie quotidienne, sans chercher à nous en imposer d’autres. Il y a là une profonde
sagesse. Car ces petites mortifications quotidiennes acceptées avec patience ont un double avantage : d’une part, elles obtiennent
la conversion des pécheurs ; d’autre part, elles sont très bénéfiques pour nous-mêmes.
Les avantages des contrariétés quotidiennes
En effet, voici ce que dit l’Imitation de Jésus-Christ
(Livre 1, chapitre 12)
1. Il nous est bon
d'avoir quelquefois des peines et des contrariétés, parce que souvent elles rappellent l'homme à son cœur, et lui font
sentir qu'il est en exil, et qu'il ne doit mettre son espérance en aucune chose du monde. Il nous est bon de souffrir quelquefois des
contradictions, et qu'on pense mal ou peu favorablement de nous, quelques bonnes que soient nos actions et nos intentions. Souvent cela sert à
nous prémunir contre la vaine gloire. Car nous avons plus d'empressement à chercher Dieu, qui voit le fond du cœur, quand les
hommes au-dehors nous rabaissent et pensent mal de nous.
2. C'est pourquoi
l'homme devrait s'affermir tellement en Dieu, qu'il n'eût pas besoin de chercher tant de consolations humaines. Lorsque, avec une volonté
droite, l'homme est troublé, tenté, affligé de mauvaises pensées, il reconnaît alors combien Dieu lui est
nécessaire, et qu'il n'est capable d'aucun bien sans lui. Alors il s'attriste, il gémit, il prie à cause des maux dont il
souffre. Alors il s'ennuie de vivre plus longtemps, et il souhaite que la mort arrive, afin que, délivré de ses liens, il soit avec
Jésus-Christ. Alors aussi il comprend bien qu'une sécurité parfaite, une pleine paix, ne sont point de ce monde.
Et voici la réflexion qu’en tire Mgr Darboy,
archevêque de Paris (1813 – 1871) :
L’homme
s’indigne quand on lui rappelle, au nom de l’Évangile, la loi de la souffrance ; au nom du progrès, il prétend
bien y échapper lui-même, en attendant qu’il la supprime tout à fait. C’est la particulière illusion de ce
temps : illusion chère mais étrange ! Car le travail et la douleur qui s’y attache sortiront-ils de ce monde parce que
les hommes n’en veulent plus ? La nature n’a-t-elle pas ses inévitables infirmités, le monde ses injustices
incorrigibles, la vie entière ses déchirements et ses angoisses ? À défaut des hommes et des choses, ne sommes-nous
pas nos propres bourreaux ? Et, à défaut du travail qui fatigue les membres, n’avons-nous pas la douleur qui
pénètre dans l’esprit sous toutes les formes, par l’ambition, le souci des affaires, la crainte et la cupidité, par
l’espérance même et par le plaisir ?
La souffrance joue donc
un grand rôle dans le monde, non seulement parce qu’elle s’en est emparée entièrement et qu’elle y règne
d’une façon inexorable, mais encore parce qu’elle n’a d’autre mission que de marquer pour une gloire définitive
les choses qu’elle touche et flétrit en passant. Dieu, qui est la bonté par essence, ne permettrait pas à la douleur de
vivre un seul jour si elle ne devait que nous faire souffrir. Elle est donc un moyen, et non pas un but. Le but où elle tend, sous la main et
dans le plan de la Providence, c’est d’abattre l’orgueil de l’esprit et d’amollir la dureté du cœur :
c’est de fortifier les volontés débiles, en les nourrissant d’un pain amer, et en tirant de l’âme des ressources
et une énergie qu’elle ne connaissait pas. La douleur est donc féconde, et, quand l’humanité souffre et jette des
cris plaintifs, c’est que ses flancs se déchirent pour enfanter sa gloire.
C’est pourquoi il
faut souffrir avec résignation et même, s’il se peut, avec joie ; ce serait là le correctif de notre
égoïsme, l’apaisement de nos jalousies, le secret de la modération et du courage, notre mérite sur la terre et le
principe de notre bonheur dans le ciel.
On mesure ainsi tous les bienfaits tirés de l’offrande des
souffrances de la vie quotidienne : elle est un moyen non seulement de nous corriger de nos défauts, mais aussi, nous assure l’Ange,
d’obtenir la conversion des pécheurs et la paix pour notre pays.
La patience de Notre-Dame
Mais pour offrir ainsi toutes les contrariétés de la vie
quotidienne, il faut de la patience. Il n'y a pas de vertu qui ne soit aussi nécessaire dans la vie chrétienne que la patience. La
patience, dit l’Écriture, est l'un des fruits les plus précieux de l'Esprit-Saint (Ga 5, 22). C'est par la patience que l'on
conquiert et que l'on sauve les âmes, parce que « c'est par votre persévérance que
vous gagnerez la vie » (Lc 21, 19).
Car la patience est la vertu qui nous permet de
supporter sereinement les désagréments et les souffrances de la vie. Il nous faut de la patience à la maison et hors de
la maison, de la patience au travail, de la patience avec les patrons et avec les ouvriers. Que d'occasions de patience chaque jour ! Qui donc en
cette vie n'en connaît pas ? Qui peut se les épargner ? Ou échapper au poids quotidien des épreuves ? Pour
cette raison, saint Paul dit : « C'est d'endurance dont vous avez besoin, pour accomplir la
volonté de Dieu, et obtenir ainsi la réalisation de la promesse » (He10, 36)
Saint Paul dit également que le premier don de la charité
c'est la patience. (1Co 13, 4) Une plus grande charité signifie donc une plus grande patience. Pour cette raison, la Sainte Vierge est le
modèle le plus parfait et la source de notre patience. Aussi, devons-nous regarder comment elle vécut avec l'âme
transpercée d'un glaive (Lc 2, 35) pour apprendre à accepter avec une patience héroïque même un glaive planté
dans le cœur.
Nous devons vraiment prier la Sainte Vierge de nous accorder cette
vertu, pour pouvoir l'imiter, elle qui fut toujours douce, forte et sereine au milieu des épreuves et des difficultés les plus
grandes : à Bethléem, quand elle cherchait un abri ; en Égypte, où elle arriva avec Joseph et l'Enfant
Jésus, pauvres exilés au milieu d'inconnus ; durant les trois jours avant la découverte de Jésus dans le
temple ; au moment du départ de Jésus pour sa vie publique, avec la perspective des difficultés inévitables avec ses
opposants ; dans les moments dramatiques du Calvaire, auprès de la croix de son Jésus adoré.
Combien la Sainte Vierge s’est montrée patiente toute au
long de sa vie terrestre ! Sa patience a dépassé la patience de tous les hommes réunis et nous ne la comprendrons qu'au
Paradis.
L’exemple des saints
Les saints, eux aussi, nous ont montré l’exemple de la
patience, car « une douce réponse calme la colère - enseigne Saint Jean
Chrysostome - le feu ne s'éteint pas par le feu, ni la fureur ne se calme par la
fureur ».
Un jour, sainte Louise de Marillac présenta une boisson à
un turc malade, hospitalisé. Celui-ci réagit brutalement à ce geste charitable en jetant le contenu du verre à la figure
de Louise. Celle-ci, sans un mot, se retira. Elle revint peu après avec une autre boisson. Même réaction furieuse du malade. De
nouveau la sœur ne dit rien et s'éloigna.
Mais elle revint, s'approcha du malade et lui parla avec une telle bonté que l'homme en fut tout étonné : il se tourna vers la religieuse, fixa son visage lumineux et doux et lui dit : « Vous n'êtes pas une créature terrestre... Qui vous a appris à traiter ainsi celui qui vous a offensé ? ». Louise ne répondit pas, mais lui montra le crucifix qu'elle portait sur sa poitrine.
Mais elle revint, s'approcha du malade et lui parla avec une telle bonté que l'homme en fut tout étonné : il se tourna vers la religieuse, fixa son visage lumineux et doux et lui dit : « Vous n'êtes pas une créature terrestre... Qui vous a appris à traiter ainsi celui qui vous a offensé ? ». Louise ne répondit pas, mais lui montra le crucifix qu'elle portait sur sa poitrine.
La même chose arriva à Marie Bertille, à
l'hôpital de Treviso. Un jour, un malade lui jeta l'œuf qu'elle venait de lui apporter. La sainte ne se troubla pas. Elle alla changer son
tablier et revint avec un bol de soupe. « Cela vous fera du bien », lui dit-elle en
souriant.
Quelle leçon pour nous qui sommes si prompts à nous
impatienter et à réagir pour des riens !
Joseph Cafasso était aumônier des condamnés à
mort. Il pouvait ainsi entrer dans leurs cellules et rester parmi eux. Il paraissait vraiment comme un ange de sérénité et de
patience dans cette ambiance puante et répugnante.
Il apportait toujours un petit cadeau aux prisonniers et, un jour, il vint avec un panier de cerises. Peu après, les prisonniers s'amusaient à lui jeter les noyaux. « Laissez-les faire, disait-il à ceux qui voulaient s'interposer. Les pauvres, ils n'ont pas d'autres distractions ». À cause de sa douceur et de sa patience, il pouvait atteindre leurs cœurs et les préparer à affronter la mort en embrassant la croix et en invoquant la Sainte Vierge.
Il apportait toujours un petit cadeau aux prisonniers et, un jour, il vint avec un panier de cerises. Peu après, les prisonniers s'amusaient à lui jeter les noyaux. « Laissez-les faire, disait-il à ceux qui voulaient s'interposer. Les pauvres, ils n'ont pas d'autres distractions ». À cause de sa douceur et de sa patience, il pouvait atteindre leurs cœurs et les préparer à affronter la mort en embrassant la croix et en invoquant la Sainte Vierge.
Mais très souvent, c'est surtout à la maison qu'il faut
s'exercer à la patience. Saint Paul recommandait aux Éphésiens : « En toute
humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l'amour » (Ep 4, 2). Avec un peu de patience
et de silence, que d'occasions de disputes on pourrait éviter !
Quand des amies demandèrent à sainte Monique comment elle faisait pour vivre en paix avec un mari aussi insensible et violent, la sainte répondit : « Je tiens ma langue »...
Comment sainte Rita arriva-t-elle à convertir son mari brutal et vulgaire ? En souffrant en silence, « par une grande persévérance dans les détresses, les contraintes, les angoisses, les coups... » (2Co 6, 4).
Grande fut aussi la patience de la bienheureuse Anna Maria Taigi, mère de sept enfants. Chaque jour elle devait supporter les bizarreries de son mari, peu aimable, les problèmes de la bonne éducation des enfants, les contrariétés et les désagréments que connaissent toutes les familles. Un jour on lui brisa un magnifique vase en faïence qui était un précieux et cher souvenir de famille. La sainte regarda les débris et dit avec sérénité : « Patience ! Si les marchands de faïence le savaient, ils se réjouiraient. Il faut qu'ils vivent eux aussi, n'est-ce pas ? »
Quand des amies demandèrent à sainte Monique comment elle faisait pour vivre en paix avec un mari aussi insensible et violent, la sainte répondit : « Je tiens ma langue »...
Comment sainte Rita arriva-t-elle à convertir son mari brutal et vulgaire ? En souffrant en silence, « par une grande persévérance dans les détresses, les contraintes, les angoisses, les coups... » (2Co 6, 4).
Grande fut aussi la patience de la bienheureuse Anna Maria Taigi, mère de sept enfants. Chaque jour elle devait supporter les bizarreries de son mari, peu aimable, les problèmes de la bonne éducation des enfants, les contrariétés et les désagréments que connaissent toutes les familles. Un jour on lui brisa un magnifique vase en faïence qui était un précieux et cher souvenir de famille. La sainte regarda les débris et dit avec sérénité : « Patience ! Si les marchands de faïence le savaient, ils se réjouiraient. Il faut qu'ils vivent eux aussi, n'est-ce pas ? »
Voilà pourquoi « celui
qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros ; celui qui est maître de soi vaut mieux qu'un
conquérant ». (Prov. 16, 32).
Alors, essayons de suivre l’exemple de Notre-Dame et de tous ces saints. Méditons la recommandation de l’Ange. Prenons la décision d’être désormais un peu plus patient dans les adversités « que le Seigneur nous enverra » et de les offrir « en acte de réparation pour les péchés par lesquels Dieu est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ». Et ainsi « nous obtiendrons la paix pour notre pays ».
Alors, essayons de suivre l’exemple de Notre-Dame et de tous ces saints. Méditons la recommandation de l’Ange. Prenons la décision d’être désormais un peu plus patient dans les adversités « que le Seigneur nous enverra » et de les offrir « en acte de réparation pour les péchés par lesquels Dieu est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ». Et ainsi « nous obtiendrons la paix pour notre pays ».
Prières à réciter chaque jour
1) Réciter les deux prières de l’Ange
Mon Dieu, je crois,
j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent
pas, qui ne Vous aiment pas.
Très Sainte
Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang,
Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages,
sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint
Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.
2) Réciter un chapelet (ou au moins une dizaine de chapelet) et disant après chaque Gloria
Ô mon
Jésus, pardonnez-nous. Préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui
en ont le plus besoin.
3) Offrir tous les sacrifices de de la journée écoulée pour la conversion des pécheurs en récitant la prière enseignée par Notre-Dame :
Ô Jésus,
c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur
Immaculé de Marie et pour le Saint-Père.
4) Analyser les occasions dans la journée où nous aurions pu offrir un sacrifice et où nous avons oublié de le faire, puis prendre la résolution d’offrir ceux de la journée à venir.
5) Faire la petite consécration au Cœur Immaculé de Marie :
Sainte Vierge
Marie, notre Mère et notre Reine qui êtes apparue à Fatima et avez promis, si l'on écoute vos demandes, de convertir la
Russie et d’apporter la paix au monde, je réponds à votre appel.
Voulant me souvenir sans cesse que je vous appartiens et que vous pouvez disposer de moi pour le Règne du Cœur Sacré de votre divin Fils, je consacre à votre Cœur Immaculé :
Voulant me souvenir sans cesse que je vous appartiens et que vous pouvez disposer de moi pour le Règne du Cœur Sacré de votre divin Fils, je consacre à votre Cœur Immaculé :
mes souffrances (isolement, solitude, peines diverses, …).
Je vous promets, en
réparation des péchés que vous avez si douloureusement déplorés :
- d’offrir chaque jour les sacrifices nécessaires à l'accomplissement chrétien de mes devoirs quotidiens ;
- de réciter chaque jour une partie du Rosaire en m'unissant aux mystères de la vie de Jésus et la Vôtre.
6) Terminer avec les invocations :
Cœur Sacré
de Jésus, ayez pitié de moi.
Cœur Immaculé de Marie, soyez le chemin qui me conduise à Dieu.
Notre-Dame de Fatima, gardez-moi fidèle.
Saint Joseph, protégez-moi.
Sœur Lucie, priez pour moi.
Saint François et sainte Jacinthe, veillez sur moi.
Cœur Immaculé de Marie, soyez le chemin qui me conduise à Dieu.
Notre-Dame de Fatima, gardez-moi fidèle.
Saint Joseph, protégez-moi.
Sœur Lucie, priez pour moi.
Saint François et sainte Jacinthe, veillez sur moi.
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