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lundi 4 mars 2019

A l’approche du carême, quelques rappels importants…

Le compte à rebours a commencé : dans une semaine nous serons à l’entrée du carême, à l’entrée de ce temps particulièrement saint et bénit qui – prélude au Triduum Sacré dans lequel nous revivrons le mystère actualisé de notre Rédemption, en célébrant la mort, la descente aux enfers et la résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ – est l’un des moments les plus importants de toute l’année chrétienne.
J’ai déjà eu l’occasion de le dire, et je le redis : je suis effrayé de constater que beaucoup de catholiques ne se préparent pas bien (voire pas du tout) au carême, et que – de ce fait – ils perdent totalement ou en partie le profit spirituel qu’ils pourraient retirer de ce temps de grâce.
Je suis aussi véritablement aterré lorsque certaines remarques ou réflexions que j’entends me donnent à comprendre que les prescriptions spirituelles, les prescriptions pénitentielles, les prescriptions disciplinaires imposées par l’Eglise à ses enfants, sont prises par eux à la légère ou de manière purement formelle, sans profondeur, sans qu’ils y attachent leur coeur et leur intelligence.
Il y a quatre ans, j’avais publié un résumé réalisé par Frère Maximilien-Marie sous forme de questions et de réponses (ce pourquoi je l’avais intitulé « Petit catéchisme sur le carême et la pénitence »), expliquant en quoi consiste le carême, et quel esprit l’anime.
Ce texte est toujours valable ; il est conforme à la discipline actuellement en vigueur dans l’Eglise catholique latine. Aussi est-il toujours bon de le lire, et même de le relire à plusieurs reprises, à l’approche de ce temps (ici > petit catéchisme sur le carême).
Mais il faut bien comprendre que les prescriptions actuelles concernant le jeûne et l’abstinence sont véritablement minimales, et qu’elles n’imposent pas de se contenter d’une pratique minimaliste !
Frère Maximilien-Marie écrivait : « Si dans l’Eglise latine la loi commune n’est plus aussi sévère que jadis, ce n’est cependant pas une invitation au laisser aller. La loi détermine le minimum obligatoire pour tous, mais elle n’oblige pas à se contenter du minimum. Il est donc louable, en fonction de la situation et des possibilités de chacun, de continuer à pratiquer une véritable ascèse alimentaire et une plus grande austérité de vie… »
Je le sais, je l’ai observé : beaucoup de catholiques n’observent pas l’abstinence des vendredis de carême. Or celle-ci est prescrite par la loi de l’Eglise – le droit canonique – , et c’est un péché de ne pas s’y plier !
Je sais également que certains, s’ils ne mangent pas de viande les vendredis de carême, en profitent alors pour se régaler avec un délicieux (et coûteux) plat de poisson ou de fruits de mer : c’est une manière de se conformer à la loi qui est uniquement extérieure, pharisaïque, et qui ne répond pas à l’esprit de pénitence et de conversion qui s’impose.
Il y en a qui sont convaincus que c’est faire beaucoup que de s’abstenir de viande les vendredis de carême, alors qu’en réalité ce n’est là qu’un minimum, et qu’il n’y a vraiment rien d’héroïque en cela.
Et je connais même des fidèles qui se disent traditionnels, qui vont à « la bonne Messe », et qui à l’occasion ne manquent pas de vitupérer contre le laxisme et le libéralisme qui se sont introduits dans l’Eglise depuis une cinquantaine d’années, mais qui se rendent eux-mêmes sans état d’âme à des dîners mondains organisés certains vendredis en carême, s’ils n’en sont pas eux-mêmes les organisateurs !
« L’observance du Carême est le lien de notre milice ; c’est par elle que nous nous distinguons des ennemis de la Croix de Jésus-Christ ; par elle que nous détournons les fléaux de la divine colère ; par elle que, protégés du secours céleste durant le jour, nous nous fortifions contre les princes des ténèbres. Si cette observance vient à se relâcher, c’est au détriment de la gloire de Dieu, au déshonneur de la religion catholique, au péril des âmes chrétiennes ; et l’on ne doit pas douter que cette négligence ne devienne la source de malheurs pour les peuples, de désastres dans les affaires publiques et d’infortunes pour les particuliers », écrivait le pape Benoît XIV au XVIIIe siècle (Constitution « Non ambigimus » – mai 1741).
Ces lignes me paraissent terriblement actuelles : chacun ne doit-il pas s’interroger loyalement et sans complaisance pour se demander si – aujourd’hui – sa manière de pratiquer le carême n’est pas relâchée, si son observance n’est pas superficielle et ne contribue pas au déshonneur de la religion chrétienne, si son manque de générosité ne met pas en péril les âmes au salut desquelles il doit travailler, si sa négligence n’est pas responsable des malheurs actuels et des désastres publics de notre société, si – en vérité – il se comporte en ami ou en ennemi de la Croix de Jésus-Christ…
Voilà pourquoi j’ai résolu aujourd’hui, chers Amis, de rappeler ci-dessous ce qu’était la discipline du carême dans l’Eglise des origines, et la manière dont il a été observé pendant de nombreux siècles.
Après avoir lu cela, qui osera prétendre que s’abstenir de viande les vendredis de carême est quelque chose d’exhorbitant ?
Après avoir lu cela, qui osera se plaindre des deux jours de jeûne actuellement obligatoires ?
Mais surtout, après avoir lu cela, je souhaiterais que chacun s’interroge sérieusement devant Dieu pour voir s’il ne peut pas faire davantage que le minimum requis !


* * * * * * *

Discipline originelle du carême chrétien :
Dans les premiers siècles de l’Eglise, donc, voici quelles étaient les prescriptions imposées à tous les fidèles sur le plan alimentaire :
1 – Tous les jours du carême étaient des jours de jeûne : c’est à dire qu’on ne pouvait prendre qu’un unique repas ; ce repas était, à l’origine, pris après l’office de Vêpres (célébré au coucher du soleil), mais progressivement il a été admis qu’il pourrait être pris en milieu de journée et que, le soir, on pourrait prendre une collation (ce qui ne constitue cependant pas un repas).
2 – Toutefois, les dimanches (et dans l’Eglise d’Orient les samedis aussi) n’étaient pas des jours de jeûne et l’on y prenait les repas de manière habituelle.
3 – Tous les jours du carême étaient des jours d’abstinence (même les dimanches).
En outre, l’abstinence ne se réduisait pas à la privation de viande, mais signifiait la privation de toute nourriture provenant du règne animal : c’est à dire que le poisson, les graisses animales, les fromages, le beurre et les laitages, ainsi que les oeufs étaient proscrits. C’était donc un régime strictement végétalien qui s’imposait pendant toute la durée du carême.
Restaient autorisés le miel et certaines huiles végétales. Le poisson (mais pas la viande ni les oeufs) pouvait être consommé seulement à certaines très grandes fêtes qui tombent pendant le carême, telle que l’Annonciation.

4 – Etaient également proscrits le vin et toute boisson alcoolisée.
Il faut ajouter à cela que les époux chrétiens devaient s’abstenir de toutes relations conjugales et vivre la continence parfaite pendant tout le temps du carême (même les dimanches, car la loi primitive de l’Eglise n’autorisait jamais les rapports sexuels le jour consacré au Seigneur).
Pour les personnes non mariées, rien ne change puisqu’elles sont tenues à la chasteté en tout temps – carême ou pas – , faut-il le rappeler ?
En ce qui concerne la vie sociale, jusqu’à une date relativement récente, dans les pays officiellement catholiques et pendant toute la durée du carême, tous les divertissements publics étaient suspendus : les salles de spectacles et de concerts, les théâtres (et les cinémas) étaient fermés, les bals interdits, les soirées mondaines et les réceptions prohibées…
Dans la première moitié du XXe siècle encore, même dans nos pays laïcisés où la loi civile ne prohibait plus les divertissements, les familles catholiques veillaient à ce que leurs enfants (même majeurs) n’allassent point au cinéma, au spectacle, au bal… etc.
En outre, on ne recevait pas à déjeûner ou à dîner, même les dimanches, sauf de très proches parents accueillis à la table de famille sans que l’on enfreigne en rien les strictes prescriptions de l’Eglise.

Cette pratique du jeûne et de la pénitence ne se sépare pas, bien évidemment, de celle des deux autres grands préceptes du carême : l’aumône et la prière.
- L’aumône résulte d’une part des économies que l’on réalise sur la nourriture pendant ce temps, et d’autre part des sacrifices que l’on s’impose en plus : il ne s’agit pas de donner son superflu, mais de se priver d’une part du nécessaire pour subvenir aux besoins des plus nécessiteux et d’y ajouter ce qui résulte d’une privation réelle.
- La prière : la prière personnelle quotidienne doit être plus intense, de jour et de nuit. Ainsi par exemple au Moyen-Age, mais cela a continué en beaucoup d’endroits jusqu’au temps de la sinistre révolution, beaucoup de laïcs profitaient du carême pour réciter, au moins en partie, le bréviaire ou pour aller assister aux offices des religieux dans les couvents et abbayes (qui étaient fort nombreux : il y en avait même dans les petites villes).
Mais la prière doit en outre avoir une dimension visible et sociale plus développée, pendant le carême. Les fidèles sont donc encouragés à avoir une plus grande assiduité aux offices paroissiaux, qui ne se résument pas seulement à la célébration de la Sainte Messe : il y a les prédications de carême (parfois quotidiennes), les processions de pénitence des confréries, les adorations du Très Saint Sacrement, la pratique de l’heure sainte (voir > ici), les chemins de croix (à Rome au XIXe siècle encore il était quotidien au Colisée, et pas uniquement les vendredis de carême).
On peut encore ajouter à cela des pèlerinages vers des sanctuaires dédiés à la Sainte Croix où à la Mère des Douleurs, des églises où sont conservées des reliques de la Passion, des chapelles où l’on invoque des saints qui ont été proches de Notre-Seigneur dans Sa sainte Passion (Sainte Marie-Magdeleine par exemple).

* * * * * * *
Aujourd’hui, l’Orient chrétien (catholiques de rites orientaux et orthodoxes) est resté globalement fidèle à ces règles des origines, tandis que, on le voit bien, tout au long des siècles, l’Occident latin n’a cessé d’apporter des adoucissements, des mitigations aux observances physiques du carême.
On m’objectera – et c’est une évidence que je ne conteste pas, bien au contraire – que le plus important, c’est la pratique spirituelle, la pénitence intérieure : mais c’est être manichéen, et c’est aussi faire une insulte aux chrétiens des premiers siècles, tout comme à nos frères chrétiens d’Orient, que d’opposer la pratique extérieure de la pénitence à une pratique spirituelle qui pourrait se passer du jeûne et de l’abstinence réels.
Les deux pratiques ne s’opposent pas, mais elles se complètent et se soutiennent l’une l’autre. Qui peut prétendre pratiquer la pénitence de manière spirituelle s’il ne la traduit pas dans des actes concrets et visibles ?
Le jeûne et l’abstinence ne sont évidemment pas pratiqués comme une fin en eux-mêmes, ils sont cependant une nécessité qui découle de notre condition d’êtres en même temps spirituels et corporels.
Le christianisme n’est pas un idéalisme, il est la religion de l’Incarnation !

Ainsi, de même que notre corps contribue souvent à nous éloigner de Dieu et à nous entraîner au péché, de même encore doit-il participer à notre pénitence, à notre expiation du péché, à la réparation de nos transgressions, et à notre effort spirituel.
Bien sûr, les adoucissements physiques qui ont été autorisés par l’Eglise, l’ont été parce que les tempéraments sont aujourd’hui moins résistants, moins endurants que ceux des chrétiens des premiers âges, et parce que l’Eglise ne veut ni la ruine de la santé ni la mort prématurée de ses enfants, tout comme elle ne veut pas que la pratique du jeûne empêche ou gêne l’accomplissement de son devoir d’état.
Mais – encore une fois – ne nous contentons pas du minimum, ne soyons pas des chrétiens minimalistes !
Chacun de nous peut, en fonction de ses forces, examiner loyalement devant Dieu, ce qu’il peut ajouter au minimum requis. Pour cela, il est bon de recourir à un conseiller spirituel prudent et avisé, doté d’un bon discernement : ce faisant, en outre, on pratique la vertu d’obéissance, qui est elle aussi un élément essentiel de la mortification spirituelle…
Chers Amis, je n’ai pour finir qu’une seule chose à vous dire, à la suite de la Très Sainte Vierge Marie elle-même en ses multiples apparitions : soyez généreux pour pratiquer, de corps et d’esprit, une sérieuse pénitence authentiquement chrétienne !


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Ô Marie conçue sans péché, prier pour nous qui avons recours à vous. Amen! Ave Maria!

Ô Marie conçue sans péché, prier pour nous qui avons recours à vous. Amen! Ave Maria!
Jésus, Seigneur de miséricorde, je vous supplie dans la Divine volonté, pour l'amour de l'amour de votre Mère pour les âmes, d’accorder la grâce de la conversion à tous ceux qui vont mourir subitement, surtout ceux qui ont besoin de votre miséricorde. D’ouvrir les yeux de tous, Jésus, à la vérité de votre amour et de votre miséricorde. N’en laissez aucun se perdre, mais pour l'amour de votre douloureuse Passion, ayez pitié de nous et du monde entier. Saints et anges du Ciel – priez pour nous ! Amen.

Prière au Très Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ

O Très Divin Sang qui jaillis pour nous des veines de Dieu fait homme, Descends comme la rosée de la rédemption sur la terre contaminée et sur les âmes que le péché rend semblables aux lépreux.

Voici que je t’accueille, Sang de mon Jésus et je te répands sur l'Eglise, sur le monde, sur les pécheurs, sur le purgatoire.

Aide, réconforte, purifie, allume, pénètre et féconde, O très divine sève de vie.

Ni l’indifférence, ni la culpabilité ne met obstacle à ton flux. Au contraire, pour les rares qui t’aiment, pour les multitudes qui meurent sans toi, tu accélères et répands sur tous cette Pluie Divine.

Parce que on vient à Toi avec confiance pendant la vie, par Toi on sera pardonné dans la mort, avec Toi on vient dans la gloire de Ton royaume.

Amen!

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